31 mars 2021

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Chaufferettes, hamac et matelas : dormir confortablement au chaud

Dormir en plein air est inscrit profondément dans l’ADN des campeurs. Alors, tant qu’à faire, autant être confortable ! Si l’abri et le sac de couchage sont les deux éléments essentiels à tout roupillon sous les étoiles, on peut considérer d’autres accessoires visant à régler certains problèmes associés à coucher par terre.

Sur le matelas

Le matelas de camping est une option populaire et souvent la plus économique pour s’isoler du sol. Mais attention, contrairement à ce qu’on pourrait croire, plus épais n’est pas forcément mieux. Prenez par exemple ces matelas gonflables qui ressemblent à des matelas pneumatiques pour la piscine. Ils sont lourds, volumineux, longs à gonfler (une pompe est nécessaire), peu isolants et plutôt inconfortables.

Matelas camping

En effet, l’air à l’intérieur pouvant se déplacer, le dormeur perd sa chaleur par convection et dès qu’il se retourne, l’air est chassé sous lui et rend la position inconfortable. Pour les spartiates, un matelas de mousse évazote (EVA) est une solution durable, économique, légère et sans tracas. Son confort est toutefois… minimaliste ! Pour plus de confort, on peut se tourner vers les matelas autogonflants. Souvent plus épais, l’intérieur est construit de chambres d’air partiellement séparées et de mousse (qui aide à gonfler le matelas et à isoler). Simples d’usage, ces matelas ne nécessitent souvent qu’une ou deux insufflations à la bouche pour atteindre la pression désirée. Si jamais l’enveloppe ou la valve venait à faire défaut et qu’une réparation d’urgence était impossible, le matelas offre tout de même un minimum de confort et d’isolation.

Et puis, il y a les matelas gonflables (de camping !). Ces derniers ont connu un regain de popularité ces dernières années. Plus techniques que leurs cousins de piscine, ils peuvent être soufflés à la bouche (laborieusement), avec un sac-pompe ou une petite pompe électrique. Construits de canaux emprisonnant l’air et même de duvet de canard, leur confort et degré d’isolation sont surprenants. Une fuite d’air amène toutefois le dormeur rapidement à la dure réalité d’un sol froid et inégal…

Les lits de camp connaissent eux aussi une montée en popularité. Plus dispendieux, plus lourds et plus longs à déployer que les matelas déposés directement au sol, ils offrent l’avantage de soulever le campeur de la terre ferme. Ainsi, les problèmes liés à l’eau qui ruisselle, les insectes qui se promènent et les irrégularités du sol sont passablement résolus. Toutefois, il faudra vraisemblablement déposer un matelas de mousse isolant sur la toile du lit pour les nuits froides. De plus, il faudra vérifier si la tension de la toile et sa capacité de charge sont suffisantes.

Enfin, le hamac, qui élève lui aussi le dormeur du sol, peut être une solution pour certains. On parle ici d’un hamac peu volumineux fait de toile de polyester ou de nylon et qui se range dans une petite pochette. On oublie donc le hamac du chalet en coton avec ses barres transversales. Dans le cas d’un sol marécageux ou qui risque d’être inondé (marées ou orages) le hamac a un net avantage. Cependant, il devra évidemment être tendu entre deux arbres (ou ancrages quelconques) et y dormir requiert un peu d’habitude (que certains ne développeront jamais, j’en suis…).

Les hamacs doubles peuvent sembler attrayants, mais les deux utilisateurs se retrouvent plus souvent qu’autrement coincés l’un contre l’autre, et ce, peu importe la position adoptée (longitudinale ou transversale). De plus, il faudra ici encore prévoir un matelas de mousse isolant pour les températures froides mais aussi un filet moustiquaire et même une bâche. L’ensemble peut donc devenir rapidement dispendieux et s’adresse à une clientèle aux besoins particuliers.

Bref, pour ce qui est des critères de sélection, il faudra considérer la masse, le volume, la durabilité mais aussi la facilité d’utilisation. J’ai un matelas gonflable qui est si difficile à dégonfler que je ne l’utilise plus… Le confort se mesure à l’usage (ou sur le plancher du magasin) et il n’est pas toujours proportionnel à l’épaisseur du matelas et peut même dépendre du matériau utilisé pour l’enveloppe. Ainsi, un nylon glissant peut nous amener à déraper toute la nuit si le sol est en pente, une toile non respirante nous semblera collante lors des nuits chaudes et humides et la construction interne (cloisons, canaux…) peut jouer beaucoup sur l’écoulement de l’air et par conséquent, sur la sensation ressentie en s’y allongeant. Enfin, le coût est toujours à considérer car on parle facilement ici d’un ratio de 1 pour 10 !

Chauffe Maurice !

Pour ces nuits très froides où notre combinaison matelas/sac de couchage est nettement insuffisante ou pour tempérer l’air ambiant de l’abri afin de s’y déplacer plus confortablement, une petite chaufferette de camping peut être une solution à envisager. On parle ici de chaufferette d’appoint dont la portabilité prime sur la puissance. Ce ne sont pas des unités de chauffage pour chantier !

La première chose à considérer est la source d’énergie : propane (le butane étant plutôt rare) ou électricité ? Les chaufferettes au propane sont généralement plus puissantes mais leur impact environnemental et économique (à l’usage) est plus important. D’un côté pratique, il faudra vérifier quel type de bonbonne l’appareil utilise. Dans certains cas, il est possible de le brancher à une bonbonne de 20 lb et de l’utiliser aussi avec des petites bonbonnes de 1 lb. Les chaufferettes au propane peuvent fonctionner avec une flamme (combustion à haute température) ou un catalyseur (combustion catalytique).

Dans ce dernier cas, les risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone sont diminués alors que l’autonomie est augmentée. Mais dans tous les cas, une combustion d’hydrocarbures nécessite de suivre des règles de sécurité minimales, comme s’assurer d’un apport d’air (oxygène) suffisant et de se munir de détecteurs de propane et de monoxyde de carbone. La bonbonne de gaz de 20 lb devrait aussi demeurer à l’extérieur ! Bref, suivre à la lettre les recommandations du fabricant… Certaines chaufferettes au propane sont équipées d’accessoires de sécurité comme un interrupteur qui ferme la flamme advenant que l’unité soit renversée, d’un avertisseur de bas niveau d’oxygène et d’une protection contre la surchauffe.

Dans le cas des chaufferettes électriques, la puissance est souvent limitée par l’ampérage disponible et leur utilisation est souvent limitée aux endroits où on a accès au courant du secteur (120 V CA). Toutefois, leur utilisation est plus facile et sécuritaire.

Au-delà de ces considérations, il faut tenir compte de la façon dont la chaleur produite va être distribuée. Si certaines chaufferettes utilisent des réflecteurs pour faciliter la radiation (chauffage infra-rouge), d’autres misent sur la convection avec un petit ventilateur alors que certaines utilisent les deux méthodes.

Source d’énergie, coût d’achat et d’utilisation, impact environnemental, autonomie, puissance (BTU/hre), mode de transmission de la chaleur, volume et masse sont donc les principaux critères à considérer. Il faudra vraisemblablement aussi respecter les consignes du fabricant quant à l’utilisation à l’intérieur ou à l’extérieur seulement.

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